En cette période de l’année, il est presque étonnant d’observer une certaine sérénité sur l’immense désert liquide qu’est le Pacifique Sud. Habituellement, ces latitudes offrent un cocktail bien secoué de grosses dépressions, de vents hurlants et de vagues imposantes.
La plupart des skippers du Vendée Globe bénéficient ainsi de conditions bien plus sages que celles auxquelles on pourrait s’attendre. Cela vaut pour le schéma général parce que, bien sûr, il y a des exceptions. Entre la Tasmanie et la Nouvelle-Zélande, Oliver Heer (Tut Gut.) et Antoine Cornic (Human Immobilier) en prennent pour leur grade et se font sérieusement malmener par les éléments. Plus à l’Est, à l’approche du cap Horn, Thomas Ruyant (VULNERABLE) et sa bande de poursuivants constatent un renforcement progressif du vent, tout en anticipant un changement de rythme marqué, une fois la Terre de Feu dépassée. En Atlantique, les deux leaders, Yoann Richomme (PAPREC ARKÉA) et Charlie Dalin (MACIF Santé Prévoyance), naviguent eux aussi avec précaution. Leur objectif ? Frôler le centre d’une petite dépression, suffisamment près pour en tirer avantage, sans toutefois franchir la ligne rouge et risquer de transformer leur trajectoire en numéro d’équilibriste raté.
[Michel Lecomte]