L’obsolescence programmée, c’est la réduction délibérée de la durée de vie d’un produit pour accélèrer son remplacement. Le transhumanisme, quant à lui, poursuit l’augmentation des capacités humaines par le progrès scientifique. La pratique discrète de l’obsolescence programmée a été placée sousles feux de l’actualité avec la condamnation historique d’Apple. En revanche, le sujet frémissant du transhumanisme nécessite d’être mieux compris et anticipé, car il représente aussi bien des opportunités que des risques. Pour exemple, la filiale de Google, Calico, qui œuvre contre le vieillissement ou Neuralink la start-up d’Elon Musk dont les recherches portent sur les implants neuronaux… Le point sur ces sujets avec la saison 2 des podcasts de l’IHEST. Bonne écoute !
Une démarche prospective qui s’appuie sur les sciences
Objectivité, méthode et précision sont les principes qui gouvernent la production des connaissances scientifiques. Ce sont aussi les caractéristiques de la démarche scientifique à laquelle les auditeurs sont formés par l’IHEST. Ils la mettent en pratique, pendant leur formation, pour produire des analyses prospectives sur des sujets à fort enjeu sociétal. L’appui de la science favorise ainsi la fiabilité des informations et une lecture objective des enjeux. Autre valeur ajoutée de ces productions, c’est la diversité des auditeurs qui travaillent en groupe sur les sujets prospectifs, tel qu’en témoigne Cédric Villani, Président de l’OPECST, qui auditionne chaque année les travaux des auditeurs, dont certaines propositions ont pu être reprises dans des rapports parlementaires :
« L'IHEST est un lieu où une grande diversité d'auditeurs peut débattre et où chacun et chacune peut faire entendre sa voix et son expérience…C'est le but d'un institut tel que l'IHEST de chercher ce rassemblement des cultures professionnelles, de fournir une ambiance de métissage intellectuel propice aux idées neuves. »
Poscast 3 : l’obsolescence programmée, symptôme d’un modèle économique menacé d’obsolescence ?
Définie comme « l’ensemble des techniques réduisant délibérément la durée de vie d’un produit pour en augmenter le taux de remplacement », l'obsolescence programmée est un phénomène multiforme et incitateur d’hyperconsommation. Les sciences économiques le confirment : les situations de monopole ou d’oligopole favorisent l’organisation de ce phénomène à l’échelle industrielle, dans le seul but d’augmenter les profits.
A partir d’exemples éclairants tels que Microsoft ou le cartel de Phoebus, le podcast de l’IHEST met en lumière un modèle économique qui entretient le gaspillage, l’épuisement des ressources naturelles et des émissions soutenues de GES. L’obsolescence programmée pourrait néanmoins progressivement marquer le pas. Évolution de la réglementation, obligation d’intégration des enjeux sociaux et environnementaux par les entreprises, développement de l’économie circulaire, prise de conscience des consommateurs en sont les principaux leviers.
Des transformations à mener d’urgence et bien plus essentielles à l’équilibre de nos sociétés qu’il n’y parait. Un podcast qui par sa hauteur de vue nous permet d’en prendre conscience !
Poscast 4 : le transhumanisme ou l’urgence d’ouvrir les débats sur la place de la technologie dans la société
Ces deux exemples comme bien d’autres mentionnés dans le rapport de l’IHEST, relèvent du courant transhumaniste. Ce mouvement culturel et intellectuel international prône l’usage des sciences et des techniques pour améliorer la condition humaine, ce qui passe notamment par l’augmentation des capacités physiques et mentales humaines. Sujet particulièrement clivant selon qu’il s’agit de « réparer les vivants », d’accroître leurs performances à des fins sportives, militaires, ou de donner naissance à des robots investis de « qualités humaines ».
Bien qu’émergeant, le projet transhumaniste progresse et un débat public s’impose pour choisir la voie vers laquelle la société humaine veut s’engager. C’est dans ce but que les auditeurs de l’IHEST ont dressé une cartographie des prétentions scientifiques du transhumanisme. Ils mettent également en débat les questions que pose la réalisation du projet transhumaniste** :
* Nanotechnologies, Biotechnologies, technologie de l’Information, sciences Cognitives
** Pour une lecture détaillée des neuf débats, se reporter au rapport « le transhumanisme : désir d’immortalité, idéologie et optimisme technologique
« Dans un contexte qui appelle à une utilisation de plus en plus sobre des ressources, les modèles d’hyperconsommation et d’« hyper technologisme » illustrés par l’obsolescence programmée et le transhumanisme ne touchent-ils pas leurs limites ? Le temps n’est-il pas venu de s’emparer du débat tant sur les excès d’une consommation effrénée que sur les réalisations qui nourrissent la construction du projet transhumaniste avant qu’elles ne montrent des effets irréversibles sur l’humanité ? Des questions identifiées par les auditeurs de l’IHEST lors de leur approche de ces sujets : c’est in fine de choix de société que nous parlent ces deux nouveaux podcasts issus de leurs travaux. »
Sylvane Casademont, directrice de l’IHEST
A propos de l’IHEST
Créé par le décret n°2007-634 du 27 avril 2007, l’Institut des Hautes Études pour la Science et la Technologie est un établissement public français à caractère administratif, placé sous tutelle des ministères de l’Éducation nationale et du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation. L’IHEST propose des formations et des séminaires de réflexion aux cadres dirigeants et aux influenceurs, pour éclairer les débats et les aider à prendre des décisions sur les sujets économiques et sociétaux contemporains, en s’appuyant sur les connaissances et la démarche scientifiques. Ses formations apportent un développement des connaissances, une compréhension de la complexité et une mise en pratique de l’intelligence collective pour débattre, imaginer et co-construire des solutions innovantes.
Son réseau de haut niveau se compose des 600 auditeurs qui ont suivi le cycle national, sa formation phare et de plus de 2000 intervenants scientifiques et experts français et internationaux.