Une dépression pas piquée des hannetons, avec une pression de 950 hectopascals, s’installe sur la route du groupe allant de Jérémie Beyou (Charal) à Samantha Davies (Initiatives-Cœur). Ce système, qui pourrait bien être le plus imposant de tout le tour du monde, génère des vents atteignant 50 nœuds et des vagues de dix mètres, transformant la dernière portion du parcours en une épreuve redoutable. Sans possibilité réelle de contourner ce mastodonte météorologique, les skippers vont devoir l’affronter de front. Paul Meilhat (Biotherm) avait souligné avec justesse il y a quelques jours que l’Atlantique Nord en hiver pouvait se révéler encore plus redoutable que les mers du Sud en plein été austral. Cette réalité s’impose aujourd’hui, à un moment où les bateaux, comme les marins, sont déjà bien éprouvés par des semaines de navigation intense. À ce stade de la course, il faudra faire preuve de résilience et de sang-froid pour encaisser cet ultime défi. Ce « cadeau » de dernière minute promet de n’épargner ni les nerfs, ni les corps, mais il va s’agir de tenir bon pour franchir la ligne d’arrivée.
[Michel Lecomte]