Les filières agricoles françaises (INTERBEV, ANVOL, AIBS et INTERCÉRÉALES) dénoncent un coup de force anti-démocratique de la Commission européenne au mépris de l’opposition de plusieurs Etats membres.
Paris, le 6 décembre 2024 – La conclusion de l’accord UE-Mercosur ce jour lors du Sommet du Mercosur en Uruguay constitue un affront grave à la souveraineté nationale de la France, la Pologne, l’Autriche, l’Irlande, les Pays-Bas et l’Italie qui ont clairement exprimé leur opposition. Cette décision unilatérale de la Présidente de la Commission européenne, Ursula Von Der Leyen, n’a par ailleurs aucun sens puisque le vote au Conseil de l’Union européenne ne donnera donc pas lieu à une unanimité des Etats membres.
Reste à savoir si Ursula Von Der Leyen est prête à aller jusqu’à une application temporaire de l’accord dans l’attente de sa ratification, ce qui serait catastrophique pour les filières agricoles françaises – viande bovine, volailles, céréales et sucre.
En effet, cette manœuvre de la Commission européenne est une attaque sans précédent envers l’agriculture française et européenne, et les filières de production qu’elles irriguent.
Evoquant un « accord gagnant pour l’Europe » voire « une opportunité économique », elle fait le choix délibéré de privilégier une logique commerciale déséquilibrée au détriment des filières agricoles européennes et des consommateurs.
Assurant dans le cadre de cet accord « des garanties solides » ainsi que « des normes européennes de santé et de sécurité alimentaire intouchables », la Présidente de la Commission européenne néglige la réalité des pratiques des pays du MERCOSUR, qui ne respectent pas les standards européens, comme l’a récemment démontré le rapport de la DG Santé. L’accord qui vient d’être conclu ne contient par ailleurs toujours aucune clause miroir.
Cette décision met donc gravement en péril la compétitivité et l’avenir des agriculteurs européens. Les contingents d’importation de produits agricoles à bas coût, issus de modèles de production non conformes aux standards environnementaux et sanitaires européens, ouvrent la porte à une concurrence déloyale insoutenable pour les opérateurs des filières. Par cette démarche, la Commission européenne désavoue son propre engagement environnemental au profit des intérêts concurrents de l’Europe, en rupture totale avec les attentes de ses consommateurs.
Les filières agricoles françaises – viande bovine, volailles, céréales et sucre – condamnent avec la plus grande fermeté ce passage en force anti-démocratique.
Un appel à une mobilisation immédiate en faisant valoir le droit de veto lors du Conseil de l’Union européenne
Les filières agricoles appellent donc instamment Emmanuel Macron, la France et les partenaires européens, en particulier la Pologne, l’Italie, les Pays-Bas, l’Autriche et l’Irlande à faire valoir expressément leur droit de veto légitime pour défendre fermement les intérêts agricoles européens.
Interbev