Dans le secteur du vélo, le « Made in France » et le label « Origine France Garantie » suscitent souvent des interrogations chez les consommateurs. Ces deux mentions, bien que proches en apparence, diffèrent sur leurs critères, leur rigueur et leur portée. Mais qu’impliquent-elles réellement pour les vélos présentés comme « français » ? Décryptage.
Le « Made in France » repose sur une mention douanière qui n’est pas réglementée par un label officiel. Elle indique que le vélo a subi en France sa dernière transformation substantielle, c’est-à-dire celle qui confère au produit ses caractéristiques essentielles.
En pratique, un vélo peut revendiquer le « Made in France » alors que les composants comme le cadre, la transmission ou les roues proviennent largement de l’étranger. L’assemblage ou une étape finale réalisée sur le sol français suffit pour obtenir ce label.
Une façon pour les entreprises qui réalisent une partie significative de leur activité en France de valoriser leur travail tout en permettant une certaine reconnaissance de l’effort local dans un secteur fortement dépendant des importations, notamment pour les composants.
Cependant, et c'est à déplorer, les critères manquent de transparence pour le consommateur. Quant au pourcentage de la valeur ajoutée produite en France, elle est loin d'être garanti.
L’« Origine France Garantie » (OFG), créé en 2010, est un label officiel et rigoureusement contrôlé par des organismes indépendants comme Bureau Veritas ou SGS. Pour obtenir cette certification, les produits doivent remplir deux critères majeurs :
50 % du coût de revient unitaire doit provenir de France (main-d’œuvre, matières premières, etc.).
Le produit doit avoir acquis ses caractéristiques essentielles en France, comme l’assemblage, la peinture ou les tests finaux.
Pour la filière vélo, cela signifie que les fabricants labellisés OFG s’engagent à une transparence totale et à un réel impact économique local. Les points essentiels : une traçabilité stricte et certifiée qui rassure les consommateurs, et une mise en valeur du savoir-faire français et du soutient à l’emploi local.
Ce label est bien plus difficile à obtenir pour les entreprises fortement dépendantes de composants importés comme le cadre ou la transmission mais elles doivent également faire face aux coûts supplémentaires pour répondre aux exigences du label.
Dans un contexte où les consommateurs valorisent de plus en plus l’origine locale, les entreprises de la filière vélo sont confrontées à des choix stratégiques. Revendiquer un vélo « Made in France » peut suffire pour capter un marché soucieux de contribuer à l’économie nationale, mais le label OFG apporte une valeur ajoutée significative en termes de transparence et de crédibilité.
Les marques comme Moustache Bikes ou Radior Bike, qui se positionnent sur le haut de gamme, ont compris cet enjeu en s’appuyant sur des certifications rigoureuses.
En revanche, les entreprises visant des prix compétitifs doivent composer avec des composants importés et opter plus souvent pour le label « Made in France ».
« Pour le consommateur passionné de vélo, choisir entre « Made in France » et « Origine France Garantie » revient à arbitrer entre deux niveaux d’engagement national. Si le premier garantit une transformation finale sur le sol français, le second assure une contribution économique et sociale beaucoup plus élevée. Dans tous les cas, ces distinctions permettent de pédaler dans la bonne direction : celle d’un cyclisme plus local et plus éthique ».