Le cycliste, figure de plus en plus incontournable dans nos paysages urbains, doit jongler avec un code de la route en constante adaptation. Une question revient souvent : est-il obligatoire d'emprunter les pistes cyclables lorsqu'elles sont présentes ? Plongeons dans cette thématique qui divise les adeptes de la petite reine et les usagers motorisés. Par Serge Brossolette / FSV
C'est la question posée par Roger M, verbalisé alors qu’il roulait à vélo sur la chaussée, à côté d’une piste cyclable. Il s’est fait arrêter par la police qui lui a indiqué à tort qu’il était dans l’obligation d’utiliser l’infrastructure dédiée aux deux-roues. Bilan : 135 € d'amende pour un délit au terme extravagant « Vitesse excessive d’un véhicule eu égard aux circonstances ».
Toutefois, il est possible de contester une telle amende en adressant une réclamation à l’officier du ministère public (OMP), en fournissant des preuves comme des photos ou vidéos montrant que la piste cyclable n’était pas praticable ou que la verbalisation était infondée.
En France, les règles sont claires : lorsqu'une piste cyclable est signalée par un panneau rond bleu (indication obligatoire), les cyclistes sont tenus de l'utiliser. Cette obligation ne s'applique toutefois pas aux aménagements marqués au sol uniquement, comme les bandes cyclables ou lorsque le panneau bleu est de forme carré. Là, le cycliste peut choisir de rouler sur la route.
Mais attention, cette règle n'est pas universelle. Dans certains pays comme les Pays-Bas, véritables paradis pour cyclistes, les pistes sont quasi systématiquement obligatoires, tandis qu'en Belgique, cela dépend du type d'infrastructure.
Les pistes cyclables offrent un espace protégé, réduisant les risques de collision avec les véhicules motorisés. Toutefois, toutes ne se valent pas. Certaines sont mal conçues, encombrées ou mal entretenues, rendant leur utilisation plus dangereuse qu'une voie routière.
D'autre part, pour les cyclistes chevronnés ou ceux circulant sur des vélos rapides, les pistes peuvent être synonymes de ralentissement. Une descente sportive sur une route bien asphaltée vaut parfois mieux qu'une piste sinueuse envahie de piétons.
En cas de non-respect de l’obligation d’utiliser une piste cyclable signalée par un panneau rond bleu, le cycliste s’expose à une amende forfaitaire de 35 €. Ce montant peut grimper en fonction des circonstances aggravantes ou des infractions cumulées (comme le non-respect d’autres règles de circulation). Néanmoins, les situations de verbalisation restent rares et souvent liées à des contrôles renforcés.
Le débat reflète une opposition entre deux visions de la mobilité. Certains considèrent que l’obligation d’emprunter les pistes cyclables limite la liberté des cyclistes, tandis que d'autres y voient une mesure nécessaire pour garantir leur sécurité et fluidifier la circulation.
« Il faut garder à l'esprit qu'à vélo, la prudence reste votre meilleure alliée, qu’il s’agisse de choisir ou non une piste cyclable. Avec ce leitmotif " Adaptez votre itinéraire à vos besoins et au contexte local, tout en respectant les règles en vigueur ". En fin de compte, ce sont vos choix éclairés qui rendent chaque coup de pédale plus sûr et plus agréable. Et vous, préférez-vous rouler sur piste ou profiter de la route ouverte ? Votre avis nous interresse ».